Prologue: Toulon - 1815
Bagnards:
Pitié, pitié
C'est ta vie que tu traînes
Pitié, pitié
Au boulet de ta chaîne
Bagnard 1:
On brûle, on crève
C'est l'enfer là-dedans
Bagnards:
Pitié, pitié
On en a pour vingt ans
Bagnard 2:
J'ai fait rien d'mal
Doux Jésus, je t'implore
Bagnards:
Pitié, pitié
Doux Jésus fait le mort
Bagnard 3:
Je sais qu'elle m'aime
Qu'elle me sera fidèle.
Bagnards:
Qui sait? Qui sait?
Si personne ne veut d'elle...
Bagnard 4:
Quand j'serai libre
Je me vengerai sans pitié
Bagnards:
Pitié, pitié
Jusqu'où peut-on souffrir?
Bagnard 5:
Pitié, seigneur
Laisse-moi plutôt mourir
Bagnards:
Pitié, pitié
C'est ta vie que tu traînes
Pitié, pitié
Au boulet de ta chaîne
Javert:
Qu'on m'amène le prisonnier 24.601
Tu as fait ton temps
Ta probation commence
Est-ce que tu comprends?
Valjean:
Oui, que je suis libre
Javert:
Non!
Ca veut dire qu'on te donne un passeport jaune
Tu es un voleur!
Valjean:
J'ai pris une miche de pain
Javert:
Par effraction
Valjean:
J'ai cassé un carreau
Pour nourrir l'enfant de ma soeur
J'ai payé très cher
Javert:
Tu paieras encore
Si tu n'apprends pas à respecter la loi
Valjean:
Je sais le prix de ces dix-neuf années
Qu'la loi m'a volé
Javert:
Cinq ans pour tes méfaits
Le reste pour avoir voulu fuir
Oui, 24.601
Valjean:
Je m'appelle Jean Valjean
Javert:
Et moi Javert
N'oublie jamais mon nom
Ne m'oublie jamais, 24.601
Bagnards:
Pitié, pitié
C'est la mort que tu traînes
Pitié, pitié
Au boulet de ta chaîne
En liberté conditionnelle
Valjean:
La liberté, le monde en paix
Le vent de l'aube
Et je respire
La fraîche odeur
D'un jour qui se lève
Le monde s'éveille
Je vais savoir
S'il me réserve
Un autre espoir
L'évêque de Digne
Policier 1:
Répète donc un peu ta fable
Policier 2:
Si tu l'oses à Monseigneur
Policier 1:
Toi qui as partagé sa table
Policier 2:
Toi qui fus l'hôte de Monseigneur
Et par charité chrétienne
Quand il connut ton passé
Policier 1:
Tu prétends qu'il t'a offert
Ces couverts d'argent
L'évêque:
Il dit vrai!
Mais mon ami vous êtes parti
En laissant ces chandeliers
Je vous avais pourtant bien dit
Qu'il fallait les emporter
Messieurs, relâchez cet homme!
Il a dit la vérité
Retournez servir la justice
Allez, que Dieu vous bénisse
Et toi, Jean Valjean, mon frère
Ne désespére plus de lui
Dieu t'envoie ces présents du ciel
Recommence une autre vie
C'est ton âme que j'achète
C'est ton âme que je veux
Et au nom de tous les saints
Ce soir je la donne à Dieu
Pourquoi ai-je permis à cet homme?
Valjean:
Je ne sais plus.
Oh mon Dieu, je ne sais plus
Si on peut encore sauver
L'homme que je suis devenu.
Est-ce bien cela que je veux?
La douceur d'un mot trompeur
Ne peut pas tarir le flot brûlant de ma haine.
Seul dans la nuit,
Je crie pour personne.
Peut-on changer
Soudain le destin d'un homme?
S'il y a un autre chemin pour moi,
Je l'ai manqué, il y a vingt ans déjà.
Ma vie est une vie perdue à la naissance.
Au premier faux pas, au nom de la justice,
Chaînes aux pieds et menottes à la main
Pour avoir pris un morceau de pain
Pourquoi ai-je permis à cet homme
De me toucher de sa bonté?
Il m'a nourri, il m'a réchauffé
Sa miséricorde
Est trop lourde à porter.
Il dit que j'appartiens à Dieu.
Qu'est-ce qu'il en sait?
Moi je veux faire payer aux hommes
Le prix d'une vie qu'ils m'ont volée
J'ai nourri ma vengeance
À de maigres repas.
J'ai dressé une muraille
Entre le monde et moi.
Il aurait pu me dénoncer,
Me rendre au bagne et au fouet.
Mais il préfère que je sois libre
Pour laisser le doute s'insinuer en moi.
Il m'a dit que j'avais une âme,
Qu'est ce qu'il en sait?
Mais je sens fondre le mur de glace,
Mon coeur bat sous la carapace
Toutes mes certitudes s'effondrent;
Et je pleure comme la terre tremble.
Je regarde dans le vide
Un autre homme qui me ressemble.
Je vais épargner au monde
La colère de Jean Valjean.
Jean Valjean est mort ce soir;
Ici commence une autre histoire.
Montreuil-sur-Mer - 1823
Quand un jour est passé
Les pauvres:
Quand un jour est passé,
Il est passé pour rien.
L'homme est aveugle et sourd
Aux peines de son prochain.
Nous les pauvres, on sait d'avance
Que demain et les jours qui vont suivre,
Il n'y aura jamais pour nous
Qu'une différence:
Un jour de moins à vivre!
Quand un jour est passé,
Il est passé sans joie.
Il faut s'en retourner
Sous la pluie, dans le froid,
Implorer le bourgeois qui t'ignore,
Bien calfeutré dans son opulence,
Et qui te jette une pièce
Et qui s'endort,
En ayant bonne conscience!
Quand un jour est passé,
Un autre jour se lève.
Il faudra bien qu'un jour,
Le malheur s'mette en grève;
Et qu'un ouragan éclate;
Et qu'il vienne enfin secouer le monde
Pour nourrir de sa colère
Ceux qui ont tant d'arriérés de misère,
Ceux qui n'ont jamais eu leur part
De bonheur en retard.
Contremaître:
Quand un jour est passé,
On a qu'ce qu'on mérite;
Les feignants auront rien
À mettre dans la marmite.
Ouvrier 1:
Il faut nourrir les marmots
Ouvriers 1 & 2:
Qu'on a faits sans toujours les vouloir.
Ouvrier 2:
Mais ça va tant qu'on a un boulot,
Ouvrière 1:
Un coup à boire!
Ouvriers:
Nous on a cette chance!
Ouvrière 2:
As-tu vu la sale gueule
Que tire le contremaître?
Et ses mains baladeuses
Qui vous collent comme la poisse?
Ouvrière 3:
C'est la faute à Fantine
Qui veut rien lui permettre.
Ouvrière 1:
Ben, qu'ça lui plaise ou pas,
Va falloir qu'elle y passe!
Ouvrière 4:
Le patron, lui, ne sait pas
Que son chiourme est toujours en chaleur.
Ouvrière 2:
Si Fantine ne fait pas gaffe,
Y aura pas long
Qu'il lui arrive un malheur.
Ouvriers:
Quand un jour est passé,
On est plus vieux d'un jour.
Et on gagne juste assez
Pour pas crier au s'cours.
Avant la soupe et le vin,
Il faut payer le propriétaire
Et gratter jusqu'à la fin
Chaque miette de chaqu'sou d'un salaire,
Dont il ne va rien rester
Quand un jour est passé.
Fille d'usine:
Qu'est-ce que tu caches,
Ma jolie, de la sorte?
Alors, Fantine, quelles sont les nouvelles?
...ooh!.. Chère Fantine,
Cosette est très malade;
Envoyez quarante francs
Ou la petite est morte!
Fantine:
Rends-moi ma lettre,
Mêle-toi de tes affaires.
Toi qui as un mari
Qui ne te suffit plus.
Occupe-toi de ta vie
Et laisse-moi la mienne.
Qui êtes-vous pour me faire
Des leçons de vertu?
Valjean:
Séparez-les, je vous l'ordonne,
Je ne conduis pas un troupeau,
C'est une usine que je mène.
Allons, mesdames, reprenez-vous;
Je suis le maire de cette ville,
Je ne tolère pas ces querelles;
Je vous charge de ramener l'ordre;
Et que chacun fasse son travail!
Contremaître:
Qui a déclenché cette pagaille?
Fille d'usine:
Moi je n'y suis pour rien,
Tout ça c'est bien sa faute.
Elle a une gosse qu'elle cache,
On imagine pourquoi.
Y a un homme qu'elle doit payer.
Et on devine comment elle s'y prend,
Pour se faire, n'est-ce pas ma poule!
Des suppléments.
Monsieur l'maire appréciera!
Fantine:
Oui c'est vrai, j'ai une fille
Qui n'a que moi sur terre;
Je l'ai donnée en garde
Pour pouvoir me placer.
J'envoie tout c'que je gagne
Pour élever ma Cosette.
Je suis une femme honnête,
Monsieur, vous comprenez!
Ouvrières:
Quand un jour est passé,
On n'a que ce qu'on sème;
Et la brebis galeuse
Contamine le troupeau.
Pendant qu'on trime pour gagner notre pain,
Elle se roule
Dans les lits des palaces;
Il faut chasser cette catin
Ou c'est nous qui perdrons notre place.
C'est nous qu'on fera payer
À la fin d'la journée
Contremaître:
J'aurais dû voir ta vraie nature,
La chienne derrière la jeune fille pure,
Bien trop sérieuse pour être honnête.
Voila la vertueuse Fantine,
La sainte nitouche de cette usine;
Pendant que tu bradais tes charmes,
Tu m'achetais avec tes larmes.
Tu joues les pucelles en plein jour
Et la nuit tu vends de l'amour
Fille d'usine:
Si t'y es pas passé,
T'es bien le seul en ville!
Ouvriers:
Fais-les lui ravaler!
Ses larmes de crocodile
Fille d'usine:
Débarrasse-nous d'elle
Ouvriers:
Débarrasse-nous d'elle!
Contremaître:
Non, ma belle, c'est fini!
J'avais rêvé
Fantine:
Doux Seigneur, que vous ai-je fait,
Pour que plus je tombe,
Et plus vous me laissiez tomber?
J'avais rêvé d'un coeur si grand,
Que le mien y trouve place
Pour un bonheur à partager.
Doux Seigneur, que vous ai-je fait?
J'avais rêvé d'une autre vie
Quand ma vie passait comme un rêve.
J'étais prête à toutes les folies,
À toutes les passions qui se lèvent.
J'étais si jeune, où est le mal?
Je voulais rire, aimer et vivre,
Danser jusqu'à la fin du bal,
Ivre du bonheur d'être libre.
Mais les loups rôdent dans la nuit;
Et l'un deux flairait ma trace.
Moi, j'ai comblé l'appétit
Du premier voleur qui passe.
Il a accoutumé ma vie
À la chaleur de sa présence.
Et puis un jour il est parti
En m'ayant volé mon enfance.
Parfois je rêve de lui encore:
Il me supplie et il regrette.
Mais le rêve s'éteint à l'aurore,
Comme les lampions
D'un soir de fête.
J'avais rêvé d'une autre vie.
À peine commencée elle s'achève.
J'avais rêvé d'une autre vie,
Mais la vie a tué mes rêves.
Sur le port
Tu viens, chéri!
Marin 1:
Ça sent la femme,
Un parfum dans l'air.
Je vais jeter l'ancre
Dans cette terre hospitalière.
Marin 2:
Je viens, chéries,
Sortez vos dentelles.
Quelques jours en mer,
Pour l'appétit, y'a rien de tel.
Marin 3:
Elles touchent mon pompon et j'monte au ciel.
Prostituées:
Tu viens, chéri!
Je vais te faire voir:
C'est mieux qu'à Paris
Sous le tunnel de Saint-Lazare.
Tu viens, chéri!
On est toujours prêtes:
Contre un mur ou sur un lit,
On s'met comme tu le souhaites.
Mais tu craches
Avant la galipette!
Vieille femme:
Viens-là, ma chère!
Fais voir ce joli collier.
Ce pendentif...
Fantine:
Madame, voulez-vous l'acheter?
Vieille femme:
Ça vaut cinq sous.
Fantine:
La chaîne toute seule en vaut quinze.
Vieille femme:
Je t'en donne dix;
Je ne veux plus discuter.
Allons, décide!
Fantine:
Mon seul bijou!
Vieille femme:
Cesse de me suivre!
Fantine:
Donnez-m'en douze!
Vieille femme:
Pas plus de dix!
Ma chère, il faut
Tous qu'on survive.
Prostituées:
Tu viens chéri!
Qu'est-ce qu'on fait ce soir?
L'amour dans ton pieu,
Ou vite fait bien fait dans le noir?
Prostituée 1:
Une fille, deux filles,
Un heure ou un jour;
C'est toi qui choisis
Le menu de ta nuit d'amour
Prostituées:
Pour vingt sous, on fait l'aller-retour.
Acheteuse de cheveux:
Les beaux cheveux!
Les jolies boucles que voilà!
Quelle chance tu as!
Ça vaut un bon prix, ma chère.
Tu me les vends?
Fantine:
Laissez-moi, allez-vous en!
Acheteuse de cheveux:
Réfléchis bien, je peux t'en donner dix francs.
Réfléchis bien!
Fantine:
Ma pauvre tête!
Acheteuse de cheveux:
Réfléchis bien!
Fantine:
C'est pour Cosette! Oui, coupez-les
Dix francs déjà pour la soigner...
Souteneur: Viens là, chérie! Et fais voir ta bourse. - Si tu m'caches une passe, Tu me rembourses ou J'te tabasse. |
Prostituée: Tu viens, chérie! Jolies, jolies Filles à vendre! Viens là, chérie! Chacune à sa place. |
Souteneur:
Chérie va falloir que j'te remplace.
Souteneur:
C't épouvantail,
C'est quoi? Dis-moi un peu?
Prostituée 1:
C'est une paumée
Qui a vendu ses ch'veux
Prostituée 3:
Elle a un gosse,
Lui envoie tout c'qu'elle peut.
Souteneur:
Je savais bien:
Y'a toujours un bonhomme.
Tu viens, chérie!
Viens te faire des copains.
Chérie, tu viens!
Prostituée 3:
Allons ma belle,
Viens là et pleure.
Tu t'es faite piéger comme tes soeurs.
Prostituée 2:
Nous on se couche pour
Une pièce de monnaie.
Prostituée 4:
Gagne ta vie
Prostituée 5:
En restant allongée.
Prostituée 5:
Allons ma belle,
Vends lui ton trésor.
Prostituée 3:
Allez ma belle,
Montre-lui d'abord!
Prostituées:
Les jeunes, les vioques,
Prends-les comme ils viennent.
On voit les loquedus,
Les plus tordus d'la race humaine.
Les pauvres, les riches
Et même les seigneurs.
Tous, sans leur cal'çon,
Perdent un petit peu de leur grandeur.
Tout c'qui compte,
C'est qu'ils soient bons payeurs.
Tu viens, chéri!
Avec un sourire,
On redit ces mots
Qui pour nous autres veulent plus rien dire.
Fantine:
Tu viens, marin,
Garde tes souliers.
Et paye-toi une fille
Qui ne peut rien te refuser.
Tu viens, chéri!
Je sombre en mon corps
Quand ils font jaillir en moi
Leur pitoyable effort.
Ils ne savent pas
Qu'ils font l'amour avec la mort.
Fantine, devenue fille publique, est humiliée par un client sans scrupules et est sur le point d'être jetée en prison par
Javert, devenu inspecteur de police à Montreuil-sur-mer. Le maire intervient pour qu'elle soit conduite à l'hôpital et
soignée. C'est alors qu'un chariot dont le cheval s'était emballé, se renverse sur l'un des habitants du village, Monsieur
Fauchelevent. Sous les yeux stupéfaits de Javert, seul le maire, monsieur Madeleine, parvient à déplacer le chariot et à
sauver cet homme. Javert confie à monsieur Madeleine qu'il a connu dans le passé un bagnard d'une force comparable
à la sienne, qu'il l'a poursuivi sans relâche au fil des années et que ce dernier vient d'être arrêté, est sur le point d'être
jugé et sera, il en est sur, exécuté.
Le procès: comment faire?
Valjean:
Il prend cet homme pour moi,
C'est peut-être ma chance.
Je n'ai rien d'autre à faire
Que garder le silence.
Mais n'ai-je tant lutté,
Construit et inventé
Que pour céder la place
À un remords qui passe?
Si je me tais, je me damne;
Et si je parle, je me condamne.
Et tous ces gens qui travaillent à l'usine,
Qui croient tous en moi,
Puis-je les abandonner?
C'est au néant
Que je les renvoie.
Si je me tais, je me damne;
Et si je parle, je me condamne.
Comment faire?
Trahir cet homme accablé par erreur?
Le laisser choir
Dans le puits du malheur?
Cet innocent dont le péché
Est seulement de me ressembler.
Comment faire?
Refuser de retourner en enfer
Parce que j'ai fait mon paradis sur terre.
Tirer un trait sur mon passé
Et dans l'oubli, me prélasser.
Comment faire?
Comment pourrais-je
Regarder dans la glace
Un homme qui n'ose pas
Se regarder en face?
Si mon âme appartient à Dieu,
Il peut la reprendre quand il veut.
Si c'est une épreuve qu'il m'envoie,
C'est qu'il a décidé pour moi.
Comment faire?
Rien à faire!
Je suis Jean Valjean.
Voila Javert, la vérité.
C'est un innocent qui est jugé
Regarde bien!
24-601!
À l'hôpital
La mort de Fantine
Fantine:
Il fait si froid dehors;
Les petites filles bien sages
Attendent déjà au lit
Qu'arrive le marchand d'sable.
Ma Cosette,
La nuit descend son voile,
Dans le ciel naît la première étoile.
Ferme tes yeux, pardonne-moi ma fille.
J'avais rêvé de faire ton nid
Au sein d'une vraie famille.
La misère n'est mère de personne,
Elle enfante l'horreur au coeur des hommes,
Les ténèbres qui recouvrent la terre.
Moi, je vais rester là
À te bercer la nuit entière
Valjean:
Oh! Fantine, je n'ai que peu des temps;
Mais Fantine, je te fais ce serment.
Fantine:
Oh! Monsieur, regardez-la jouer!
Valjean:
Dors en paix, dors en paix mon enfant.
Fantine:
Ma Cosette...
Valjean:
Vous serez ma famille.
Fantine:
Elle aura...
Valjean:
Tout, comme ma propre fille.
Fantine:
Bon monsieur, bon ange qui tombez du ciel.
Valjean:
Vous la verrez bientôt
J'irai la rechercher moi-même
Fantine:
La lumière brille du fond de votre âme;
Valjean:
Vous ne travaillerez plus.
Fantine:
Elle éclaire le coeur blessé d'une femme
Valjean:
Vertueuse devant Dieu!
Fantine:
Bon monsieur,
Que je vais être heureuse!
Je dirai à Cosette
Qu'un saint est descendu
Sur terre
La confrontation
Javert:
Enfin, Valjean tu vas purger ta peine.
Monsieur le maire
Au boulet de ta chaîne.
Valjean:
Avant de dire un mot de plus Javert,
Avant de m'enchaîner encore comme un esclave,
Écoute-moi bien. Accorde-moi une faveur.
Cette femme est morte
Laissant une petite fille malade,
Et j'ai juré de lui porter secours.
Au nom du ciel!
J'ai besoin de trois jours.
Je reviendrai. tu as ma parole, je reviendrai.
Javert:
Parole de forçat!
Je t'ai traqué au long des années;
Un homme comme toi ne change pas,
Ne changera jamais.
Valjean: Pense de moi c'que tu veux, C'est une promesse Qu'j'ai faite à une mourante. Tu ne sais rien de ma vie, J'ai volé un bout de pain. Tu ne sais rien de ce monde, Ce n'est pas tout mal ou bien. Rien ne m'empêchera de faire mon devoir. Oui, je t'avertis Javert: Je suis bien plus fort que toi. Je sais ce que je dois faire Si tu t'opposes à moi. Oui, je t'avertis Javert: Même si je dois te tuer, Nul ne m'empêchera de faire, Et jusqu'au bout, mon devoir. |
Javert: Les hommes comme moi ne changent pas, Pas plus que les hommes comme toi. Non, 24-601, C'est moi qui sers la loi Et le bon droit! Je t'arrête, 24-601! Maintenant ta chance a tourné, Jean Valjean est retrouvé. Tu oses me parler de crime Et du prix qu'il faut payer. Chaque homme doit choisir sa voie, Même s'il naît dans le péché. Tu ne sais rien de Javert. Je suis né dans une cellule, Parmi des déchets comme toi, Entouré de hors la loi. |
Valjean:
Je jure sur tout ce qui m'est cher.
Javert:
Tu ne m'échapperas plus jamais.
Valjean:
Cosette aura bientôt un père.
Javert:
Où que tu sois, je serai là.
Valjean:
Cosette n'aura que du bonheur.
Valjean et Javert:
Je serai la, je te le jure!
À la suite de leur altercation, Valjean frappe Javert au visage et s'enfuit.